Dernière mise à jour le 18 septembre 2016
Les baby–boomers du Canada – l’importante population de personnes nées dans les deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, ont entamé la transition vers la vieillesse. Cela aura de graves conséquences pour l’économie nationale et des défis futurs pour la politique gouvernementale et le bien-être de ses citoyens.
Cette année, pour la première fois, le Canada compte plus de personnes de plus de 65 ans que de moins de 15 ans. Alors que les baby-boomers prendront leur retraite avec une meilleure santé globale, une espérance de vie plus longue et plus de richesse que n’importe quelle génération qui les a précédés, le déplacement d’un groupe de population aussi important des producteurs de l’économie vers les consommateurs et les personnes à charge créera un trou béant dans l’économie canadienne.
Le plus grand défi pour l’économie canadienne est que le départ à la retraite imminent de la génération des baby-boomers équivaut à un énorme coup d’arrêt sur la population active. Dans une population vieillissante et avec un nombre croissant de personnes qui quittent le marché du travail, la croissance économique finit par ralentir.
Les entreprises doivent remplacer les travailleurs qui partent à la retraite. La réalité du remplacement d’une main-d’œuvre vieillissante n’est pas facile et prend du temps. Les recruteurs s’en sortiront bien dans les années à venir.
Sans ajustements importants, le Canada pourrait se diriger vers des décennies de croissance économique lente, de diminution du revenu par habitant et d’érosion de la richesse. Les gouvernements pourraient faire face à des niveaux croissants de déficits et à des choix difficiles quant aux types de soins de santé et de soutien social que nous pouvons nous permettre, car un bassin de contribuables plus restreint doit financer les coûts croissants du nombre croissant de personnes âgées.
Une partie de l’impact du vieillissement de la main-d’œuvre canadienne sera atténuée par son programme d’immigration relativement important: Environ 260 000 nouveaux immigrants arrivent au Canada chaque année, soit environ le double de la croissance naturelle du pays grâce aux naissances et aux décès. Cependant, le nombre de nouveaux retraités au Canada est passé de 170 000 annuellement il y a cinq ans à près de 250 000 aujourd’hui. En quelques années, nous sommes confrontés à des taux de retraite proches de 400 000 par an. L’immigration seule ne peut pas être utilisée pour résoudre le problème du vieillissement de la main-d’œuvre.
La deuxième clé pour contrer le ralentissement de la main-d’œuvre au Canada est quelque chose qui se produit déjà: un nombre croissant de travailleurs âgés restent sur le lieu de travail plus longtemps que jamais. Au cours de la dernière décennie, le nombre de travailleurs canadiens de plus de 65 ans a augmenté de plus de 140 %; le nombre de travailleurs de plus de 55 ans a bondi de 67 %, pour atteindre plus de 3,7 millions. L’une des clés pour maintenir le marché du travail adéquatement approvisionné au cours de la prochaine décennie sera de trouver des moyens de maintenir la tendance à la hausse de la participation des aînés.
Les experts conviennent également que les économies occidentales matures pourraient surmonter les problèmes de croissance liés au vieillissement de leur démographie en intensifiant l’innovation et la productivité – en utilisant les progrès technologiques et l’efficacité, et en investissant dans des installations et des équipements améliorés, afin d’accroître la capacité de production par travailleur.
Le nombre croissant de baby-boomers à la retraite exerce une pression fiscale sur le gouvernement. Les provinces en particulier ne sont généralement pas préparées à l’impact que cela aura, prévient Don Drummond, ancien haut fonctionnaire des finances fédérales et économiste en chef de la Banque Toronto-Dominion.
Selon une étude récente du Centre d’étude des niveaux de vie, on estime que l’économie canadienne connaîtra une croissance moyenne de 1,6 % par année de 2014 à 2038, bien en deçà du rythme de 2 % observé de 2000 à 2014.
Cela coïncide avec des perspectives de dépenses tout aussi défavorables. Dans presque toutes les provinces, la croissance des dépenses devrait dépasser celle des revenus dans toutes les provinces, à l’exception du Manitoba et de la Colombie-Britannique.
Les forces démographiques sont si puissantes que les gouvernements doivent faire face au problème de l’augmentation des dépenses de santé, soit en augmentant les impôts, soit en réduisant les coûts.
L’Institut C.D. Howe a estimé le coût actuel du maintien de programmes gouvernementaux sensibles à la démographie, tels que les soins de santé, au cours des 50 prochaines années. La » responsabilité implicite » totale est de près de 4 $.3 billions de dollars, soit 120 000 per par personne au Canada, la majeure partie du fardeau – 107 000 $ – incombant aux provinces.
La bonne nouvelle est qu’il existe des moyens de contrer la bombe à retardement démographique imminente. Le moyen le plus évident est de freiner la croissance des dépenses, d’augmenter les impôts, ou les deux. Le renforcement de la main-d’œuvre, grâce à une immigration accrue et au maintien d’un plus grand nombre de personnes âgées au travail, favoriserait la croissance et l’assiette fiscale.
Une autre solution potentielle pour les gouvernements est les quelque 3 billions de dollars conservés par les Canadiens dans des régimes enregistrés d’épargne-retraite et des régimes enregistrés parrainés par l’employeur. Les gouvernements imposeront ces actifs au fur et à mesure qu’ils seront retirés par les retraités.
Le plus grand débat actuel sur la planification de la retraite est de savoir dans quelle mesure les baby-boomers eux-mêmes seront en mesure de financer leurs années de retraite au-delà du plancher minimum de soutien fourni par les programmes gouvernementaux.
Le déclin des régimes de retraite en milieu de travail signifie que seulement 24 % des travailleurs du secteur privé sont maintenant couverts par un régime, laissant la plupart des gens sur le point de financer leurs propres retraites. Une ère de taux d’intérêt bas n’est pas favorable, car les rendements des placements sur l’épargne-retraite sont faibles depuis des années.
Une étude du secteur privé réalisée plus tôt en 2015 par McKinsey & Co., a suggéré que 83 % des Canadiens en auront assez pour maintenir leur mode de vie actuel à la retraite. McKinsey a déclaré que les personnes à faible épargne sont les plus à risque d’une baisse de leur mode de vie, c’est-à-dire les personnes à revenu moyen à élevé qui n’ont pas de régime de retraite en milieu de travail.
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