Vivre avec l’Anorexie: Denise Demers

Au dîner, ce serait un défi de s’asseoir à la table et de passer la nourriture que j’aimais à ma fille et de ne rien en prendre, de ne manger que des légumes et de quitter la table avec ce rongement de faim dans l’estomac. C’étaient des sommets pour moi, des succès, des défis réalisables.

Ma famille pouvait voir ce qui se passait, mais je suis une personne si volontaire qu’elle n’a pas eu le courage de me confronter. Au travail, l’infirmière scolaire et la travailleuse sociale, devenues de bonnes amies, n’arrêtaient pas de me parler, essayant de me faire réaliser que le train s’était enfui. À ce moment-là, j’étais descendu à 87 livres.

C’est lors d’une réunion de professeurs que ça m’a finalement frappé. La directrice parlait du bien-être de notre communauté scolaire, et j’avais l’impression qu’elle me parlait directement. Je me suis dit: « Ici, je suis une conseillère, j’essaie d’aider les adolescents et je porte mes propres problèmes si bien en évidence dans ma vie. J’ai besoin d’aide. »

Un conseiller en troubles de l’alimentation avec qui j’avais travaillé pendant une courte période il y a de nombreuses années nous a dit à mon mari et à moi: « Si c’était ma fille, je voudrais qu’elle aille au Renfrew Center à Philadelphie. »J’étais tellement épuisé que j’ai dit « OK. »

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